
Simone Veil, je vous écris
Autrice : Irène Cohen Janca
Illustratrice : Violette Vaïsse
Editions La joie de lire
Parution : novembre 2022
Roman pour 13 ans et plus
120 pages
Thèmes : avortement, droits, femme,
histoire, identité, jeunesse, mémoire,
roman illustré, Seconde guerre mondiale
Résumé de l’éditeur :
Au décès de Simone Veil, Mona voit des larmes sur les joues de Tita, sa grand-mère. Quand Mona lui demande si elle l’a connue personnellement, Tita lui dit que non. Mais l’adolescente doute. Elle décide d’en savoir plus sur la jeunesse de Simone Veil et de lui rendre hommage avec une lettre. Elle découvre un autre visage de la femme politique disparue : celui d’une jeune fille impatiente, qui tient tête à son entourage, et avec qui elle aurait pu être amie. Mona suit Simone sous le soleil de Nice, des camps à la Libération, jusqu’au droit à l’avortement. Peut-être percera-t-elle le secret de sa grand-mère….
Avec une sensibilité accentuée par l’expressivité du trait de Violette Vaïsse, Irène Cohen-Janca sous-tend le récit de la biographie de Simone Veil d’une quête identitaire inédite.
L’autrice de Simone Veil, je vous écris, Irène Cohen-Janca est écrivaine et conservatrice de bibliothèque en banlieue parisienne. Elle a déjà écrit de nombreux ouvrages traduits dans plusieurs langues. Elle a reçu plusieurs prix de littérature jeunesse dont le Prix de la Foire de Brive 2008, le Prix Korczak 2017 ou encore le Bologna Ragazzi Award, catégorie non-fiction.
Violette Vaïsse est une illustratrice indépendante, formée à l’ESA St Luc de Bruxelles. Elle sait diversifier ses productions, depuis les projets pour des vêtements ou des bijoux, jusqu’aux romans graphiques et aux bandes dessinées. Elle apporte à ce roman un style graphique alerte et coloré.
A travers ce roman, l’autrice raconte la vie d’une figure de la lutte des droits des femmes en France, une femme à la vie compliquée, qui a su relever tous les obstacles qui se présentaient à elle et qui n’a jamais baissé les bras.
Au fil de la lettre qu’elle est en train d’écrire, Mona nous guide à travers la vie de Simone Veil. Nous en apprenons plus sur la jeune Simone Jacob, sa famille et son enfance à Nice.
Lorsque Simone est adolescente, la guerre arrive. Sa famille, de confession juive, est en danger. Mona nous décrit le courage dont Simone fait preuve pour soutenir au mieux sa famille pendant cette période si compliquée. Nous découvrons le quotidien des familles durant la guerre et à quel point il était impossible de poursuivre une vie normale, même si les combats n’avaient pas lieu en ville.
Cette période d’occupation n’est pourtant que le préambule de l’horreur pour Simone et sa famille. Ils vont être déportés dans les camps de concentration des nazis. Nous découvrons l’horreur de ces camps, les conditions de vie inhumaines auxquelles étaient confrontées Simone et sa famille.
La dernière partie du roman porte sur sa vie après la guerre. Avec Mona, nous découvrons sa reconstruction et surtout son dévouement à la cause des droits de l’homme puis plus particulièrement du droit des femmes. Comment mentionner Simone Veil sans parler de cette fameuse loi qu’elle fera voter en 1975, donnant le droit à l’avortement ? Une loi si importante qui va impacter tellement de vies ! L’autrice nous rappelle à quel point cette loi est essentielle : « Simone Veil a fait voter cette loi qui mettait fin à tout ce malheur pour des milliers de femmes ».
Ce livre répond aux questions que peut se poser tout adolescent qui, comme Mona, vient de découvrir Simone Veil et le droit des femmes. Le fait que le personnage qui nous raconte ces faits historiques, souvent choquants, soit une jeune fille qui cherche à construire la relation à cette grande dame par la correspondance, confère une certaine familiarité à l’histoire. D’une génération à l’autre, la transmission a lieu avec confiance. Et nous en apprenons plus sur les horreurs de la guerre sans que l’ambiance ne soit trop pesante pour le lecteur.
Ce livre est une biographie réussie, originale et intéressante pour les adolescents et adolescentes d’aujourd’hui et qui mérite d’être lue par le plus grand nombre d’entre elles et d’entre eux !
Mathilde Badoux
Une réflexion sur “Simone Veil, je vous écris”