Une pour toutes

Auteur : Jean-Laurent Del Socorro

Editeur : L’école des loisirs  – Médium+ 

Parution : 5 janvier 2022

Roman – 290 pages – 13 ans et plus

Bande annonce réalisée par les étudiants de L’Atelier de Sèvres en partenariat avec Folimage et l’école des loisirs : https://www.youtube.com/watch?v=6vM3xmE2L18&ab_channel=l%27%C3%A9coledesloisirs

On retrouve dans cette bande-annonce les personnages principaux du récit et plusieurs scènes-clés illustrées et animées avec talent par ces étudiants. L’animation met en avant le fort caractère de l’héroïne Julie et sa vie bien remplie, de son contrat de mariage imposé à sa carrière de cantatrice en passant par ses nombreux duels. Sa rencontre avec le Diable ou bien encore ses aventures avec des femmes sont également illustrées, offrant un aperçu fidèle du roman. 

Éditeur et diplômé du conservatoire de théâtre, Jean-Laurent Del Socorro a d’abord été un gros lecteur de science-fiction, de fantasy et de littérature générale avant de se lancer dans l’écriture. Il est l’auteur de plusieurs romans de fantasy historique publiés aux éditions ActuSF. (biographie disponible sur le site internet de la maison d’édition « L’école des Loisirs ») 

Résumé de l’éditeur : 

« Julie Maupin ! Le nom de cette bretteuse émérite circule à la cour du Roi-Soleil et dans toutes les salles d’escrime de Paris. Une femme ? Oui, une femme ! Il paraît qu’elle a appris à enchaîner les bottes et les parades à la Petite Ecurie de Versailles. On raconte que la demoiselle s’habille parfois en homme, et qu’elle collectionne les amants et les maîtresses. Son goût pour les duels lui aurait valu quelques ennuis.
Traquée par les agents de police du lieutenant général La Reynie, l’aventurière se serait réfugiée à Marseille, où elle aurait commencé une carrière de chanteuse lyrique. Mais on dit tant de choses… Pour une fois, tout est vrai ! »

Notre avis :

★★★

Ce roman nous emmène sillonner les routes de la France du XVIIème siècle au fil des aventures haletantes de l’héroïne, Julie. Intitulant les 5 parties du récit des « Actes » et ses chapitres des « Scènes », l’auteur souligne avec malice l’aspect théâtral de la vie de ce personnage historique haut en couleurs. On est tenu en haleine par tous les rebondissements et coups de théâtre (c’est le terme parfait) à répétitions. En résumé, on a du mal à lâcher le livre !  

Parmi ses aventures à n’en plus finir, on retrouve une fuite à Marseille pour échapper à un lieutenant de police royal, des combats d’escrimes mis en scène avec son amant au cours desquels elle se déguise en homme, ou encore l’infiltration d’un couvent et la mise à feu de celui-ci pour en délivrer sa bien-aimée. Et ce n’est qu’une petite partie. 

Ce roman, c’est le récit d’une jeune femme résolument moderne à l’époque de Louis XIV. L’héroïne est fougueuse, aventureuse et n’a pas sa langue dans sa poche.  On le comprend dès la première page où elle déclare à son interlocuteur un peu trop insistant : « Sûr de vous et collant : vous avez tout d’un homme. ». Elle porte fièrement ses valeurs féministes et se bat pour pouvoir aimer aussi bien un homme qu’une femme. 

« Me voilà prête, accoutrée « comme un homme ». Une expression malvenue, puisque je suis la preuve vivante que la gente féminine n’est pas moins apte à porte de tels habits, ni moins bonne à croiser le fer. »

Ce roman offre le portrait de la société dans son ensemble puisque Julie est accompagnée dans ses péripéties par une galerie de personnages secondaires illustrant toutes les couches sociales de l’Ancien Régime. Mais un personnage en particulier est présent du début à la fin : il s’agit de Méphistophélès, le Diable ou plus précisément « Le Diable Amoureux » (titre de l’Acte I). Se déclarant transi d’amour pour Julie, il suivra la jeune fille à travers la France dans l’espoir de lui faire signer un contrat lui cédant son âme, mais à la place il se rapprochera petit à petit d’un ami. 

A l’aide d’un vocabulaire plutôt soutenu mais qui reste abordable, l’auteur réussit à nous immerger dans l’époque du Roi Soleil. Des distiques en alexandrins s’ajoutent entre autres aux différents duels qui parsèment le récit lorsque les adversaires se parlent en rimes. Une pour toutes  est également rempli d’humour, autant que de réflexions sur la place de la femme dans la société, la découverte de la sexualité, les mœurs de l’époque ou encore la religion (souvent lors de discussions avec le Diable). Certains de ces thèmes peuvent faire l’objet d’un approfondissement en classe.

« Il n’y a de démons que celles et ceux qui transforment la vie des autres en enfer. »

On tire de ce roman des leçons de vie à mesure que l’on voit Julie grandir, traverser les épreuves de l’existence (telles que les ruptures amoureuses ou bien le deuil) et en sortir plus forte. La construction de son identité est un thème important du récit et peut être abordée en classe également. 

L’ouvrage est parfaitement adapté à un lectorat adolescent, qui aura matière pour se divertir tout autant que réfléchir sur des notions variées.

Si vous êtes un adepte des récits d’aventures au rythme endiablé (c’est le cas de le dire), et/ou que vous avez l’âme féministe : 

Ne manquez pas ce roman !

 Jade Leroy

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