
Auteur : Jordan Scott
Illustratrice : Sydney Smith
Parution : 1er septembre 2021
Editions Didier Jeunesse
Album – 52 pages – A partir de 3 ans
L’auteur :
Jordan Scott est un poète canadien qui explore la thématique du bégaiement. Il a reçu le prix de poésie Latner Writers Trust 2018 pour sa contribution à la poésie canadienne. Je parle comme une rivière est son premier livre pour la jeunesse.
Résumé de l’éditeur :
« Et si les mots restaient toujours coincés ? Un garçon atteint de bégaiement se sent isolé, seul et incapable de communiquer comme il le voudrait. Une promenade au bord de la rivière avec son papa l’aide à retrouver sa voix. »
Meilleur livre de l’année pour le New York Times, le Wall Street Journal, le Washington Post et le Guardian.
Cet album dévoile en douceur les difficultés d’un petit garçon pour se faire comprendre de ses camarades, pour s’exprimer aussi bien qu’il le fait dans son esprit. On y perçoit l’isolement, la frustration que cela engendre. Puis on fait la connaissance d’un père, véritable soutien aimant, qui le temps d’une escapade et en l’espace de quelques mots seulement permet à son fils de se reconnecter avec son identité.
L’univers intérieur de ce petit garçon est riche et d’une sublime poésie. Au fur et à mesure, on comprend que sa richesse, il la doit à sa différence, à son bégaiement. Que loin d’être une faiblesse, c’est l’origine même de sa force qui est comparable à celle de la nature. Ce lien avec la rivière, au cœur du récit, offre au petit garçon une source incroyable de fierté.
« Chaque matin, je me réveille
avec les bruits des mots
tout autour de moi.
Mais je n’arrive pas à les dire. »
Le lyrisme de l’écriture nous emporte au gré de cette histoire, de ce portrait touchant du bégaiement. La poésie des illustrations est frappante et la musicalité des mots nous entraîne jusqu’au bout du récit.
Le combat intérieur du jeune garçon laisse progressivement place à un apaisement. On le perçoit notamment grâce à l’évolution des illustrations, qui passent d’un style estompé et flou à une netteté des formes et couleurs au fil du récit. En outre, les teintes des illustrations accentuent la douceur de l’histoire.
« Quand les mots seront trop durs
à prononcer, je penserai,
à la rivière,
qui bouillonne,
tournoie,
gicle
et se brise. »
Le choix d’un petit garçon en guise de protagoniste permet au plus grand nombre de s’y identifier et d’éprouver de l’empathie. Les difficultés pour s’exprimer peuvent toucher une grand part des écoliers qui se retrouveront dans le personnage, et pourront ensuite mieux appréhender le bégaiement. Cet ouvrage se positionne comme une parfaite introduction à l’écriture poétique et à l’ouverture envers la différence. C’est un support idéal pour initier la discussion en classe à propos de l’inclusion.
Le sujet du bégaiement n’est pas assez évoqué et cet ouvrage ouvre la voie pour changer cela. Sous les traits de ce petit garçon, l’auteur se livre et nous délivre un témoignage bouleversant.
Un ouvrage à mettre entre les mains du plus grand nombre !
Jade Leroy