Anthologie de l’épouvante

Auteur·ice·s : textes de Charles Nodier, Edgar Poe, Alexandre Dumas, Amelia B. Edwards, Jules Vernes,
Guy de Maupassant, Bram Stocker, Selma Lagerlöf, Saki, H. P. Lovecraft, Edith Wharton, Maurice
Renard et Mildred Johnson, réunis et présentés par Christian Poslaniec


Editeur : École des loisirs – Collection Classiques


Parution : 13 octobre 2021

Roman – 213 pages – 8 à 11 ans

Résumé de l’éditeur : 

« Dans le genre fantastique, l’irréel, surgi dans le quotidien, fait naître l’angoisse. Dans celui de l’épouvante, la frontière entre les deux mondes est si ténue que la mort la franchit. En lisant les quatorze nouvelles qui composent ce recueil, on voit intervenir des fantômes (chez Alexandre Dumas ou Selma Lagerlöf), des défunts revenus d’entre les morts (chez Maupassant ou Edith Wharton), des animaux et végétaux redoutables (chez Bram Stoker, Saki, Mildred Johnson), un portrait maléfique (Edgar Poe), une musique surnaturelle censée repousser l’au-delà (Lovecraft). Bref, partout rôde la  Camarde. C’est alors la terreur qui s’empare des personnages… comme du lecteur. 

« La maison du lac », de Charles Nodier ; « Le portrait ovale », d’Edgar Poe ; « Le chat, l’huissier et le squelette », d’Alexandre Dumas ; « La diligence fantôme », d’Amelia B. Edwards ; « Frritt-Flacc », de Jules Verne ; « Le tic », de Guy de Maupassant ; « La squaw », de Bram Stoker ; « Le violoniste », de Selma Lagerlöf ; « Sredni Vashtar », de Saki ; « La musique d’Erich Zann », de Lovecraft ; « Mademoiselle Mary Pask », d’Edith Wharton ; « Le papillon de la mort », de Maurice Renard ; « Le cactus », de Mildred Johnson. »

Cette anthologie de nouvelles d’épouvante dans la collection des “Classiques” de l’École des Loisirs nous embarque à travers quatorze histoires remplies d’effroi et de rebondissements. 

Elles ont en commun une atmosphère sombre, des éléments météorologiques qui se déchaînent tels un vent rugissant, une pluie effrénée ou bien un brouillard dansant et puis surtout se produit un événement surnaturel qui traumatise nos narrateurs, voire conduit à leur décès prématuré. 

Mais aucune de ces quatorze nouvelles ne ressemble véritablement à une autre. Lire les premières lignes de chacune d’entre elles, c’est plonger dans un univers unique qui se déploie autour de nous en l’espace de quelques pages. Les plumes acérées de ces écrivains reconnus se découvrent ou se redécouvrent avec un plaisir macabre dans ce format court qu’est la nouvelle d’épouvante. On y reconnaît parfois le style d’écriture propre à certains d’entre eux et on se laisse surprendre par le choix du rythme adopté. Si quelques auteurs optent pour une nouvelle brutale qui va rapidement au cœur du sujet, d’autres prennent des détours et installent davantage le décor ainsi que le contexte propre aux personnages. 

On y fait la rencontre de narrateurs hauts en couleur qui conservent parfois leur part de mystère et on est confronté avec eux à ces phénomènes associant « l’inoubliable et l’inexplicable » tel que le formule Edith Wharton dans la nouvelle Mademoiselle Mary Pask. On est intrigué, fasciné et effrayé à leurs côtés. Dans l’ensemble de ces nouvelles se mêlent les thèmes communs bien que traités différemment de la vengeance, de la mort et ressuscitation, de la malédiction et des fantômes. 

Les auteurs de ces nouvelles ont vécu et écrit entre le XIXème et le XXème siècle sous l’influence de cette époque qui a ajouté du réalisme au genre fantastique. Tel que l’explique Christian Poslaniec dans la préface, « Cette fois la peur est davantage liée au surgissement de l’irrationnel dans la vie de tous les jours. ». Les écrivains installent désormais un doute plausible chez le lecteur, selon la définition de Todorov : Et si cela s’était vraiment produit ? Pire, et si cela pouvait m’arriver à moi ? 

L’intérêt d’une nouvelle réside souvent dans sa chute et en parcourant cette anthologie le lecteur a l’occasion d’aller de surprise en surprise et de choisir parmi les quatorze sélectionnées celle qui l’a le plus fait frissonner.

Cette anthologie est une parfaite introduction pour un jeune lectorat au format de la nouvelle à laquelle s’associe ici le genre fantastique et l’épouvante qui permettent de jouer à se faire peur. Attention tout de fois, certaines nouvelles peuvent mettre mal à l’aise un jeune public non averti en raison de la présence de détails sanglants. 

Jade Leroy

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