Les ateliers d’écriture ont repris le 15 janvier, pour la première séance de l’année 2022 ! Drôles d’oiseaux avec nos masques blancs tout neufs, nous sommes une dizaine à présenter ce samedi-là les premières ébauches de nos histoires respectives, à l’Institut et en visioconférence.
Les séances précédentes nous avaient permis de travailler avec Karim Ressouni-Demigneux sur la construction d’un récit, en nous adonnant, par exemple, à l’exercice oulipien des « 99 notes préparatoires » afin de bien cerner le thème du Temps qui nourrira cette année les écrits du groupe, mais aussi en expérimentant avec le point de vue, la mise en place d’un début et d’un plan structuré de narration, ou encore l’acte de réécriture d’un texte. De ces moments pratiques ont pu germer et mûrir des idées de personnages, d’histoires et d’univers, qui commencent maintenant à bien s’épanouir sur les pages de chaque participant.e.s.
Il était donc bien temps de commencer à partager les débuts de nos textes ! L’atelier démarre cette fois-ci avec un exercice ludique invitant à questionner les enjeux personnels qui nous poussent à écrire. Le défi que Karim nous pose consiste donc à rédiger une phrase interminable, répondant à la question « pourquoi j’écris ? ». Au fil de nos réponses poétiques, il note que l’écriture semble constituer pour beaucoup un acte intime, qui nous implique en premier lieu nous-mêmes : acte d’évasion, d’introspection, d’amour de la langue…
Néanmoins, il serait malavisé d’oublier les autres, ou « l’autre », le lecteur qui reçoit nos mots… Ce lecteur instinctif qui, fidèle aux droits énoncés par Pennac1, peut à tout moment « ne pas lire » et « ne pas finir », à l’instar du jeune public qui nous intéresse ici, et qui n’aura pas de scrupules à refermer un livre qui ne lui parle pas.
En gardant donc en tête le public auquel nos textes se destinent, il s’agit, cette séance, de se confronter à un autre regard en se prêtant à l’exercice de la critique. Ce moment collectif de retour sur les rédactions de chacun ne s’avère jamais simple, ni pour l’auteur.e du texte lu, ni pour ceux ou celles qui le lisent. Difficile, en effet, d’oser trouver des choses à redire dans les beaux récits de ses voisins ! L’objectif de cette séance est néanmoins de proposer des remarques constructives pour que tous puissent avancer dans leur écriture. Mené dans la bienveillance, le tour de table des histoires, lues par Karim, permet d’ouvrir un échange sur les qualités de chaque travail, les points qui restent à mettre en place, et les aspects à revoir. Les regards extérieurs sur nos textes peuvent ainsi ouvrir les yeux sur certains problèmes de narration, mais aussi nous aider à surmonter certains blocages. À vos stylos et vos claviers, on s’y remet donc pour la prochaine fois !
En écho avec le premier temps de l’atelier, la rencontre se termine sur une autre question d’enjeux : Karim nous demande de réfléchir en deux ou trois phrases à ce que nous voulons écrire, et ce qui nous pousse donc à créer l’histoire sur laquelle nous travaillons. C’est l’occasion de finir cette séance productive en se remettant en tête l’intention qui anime notre démarche, et le fil conducteur qui guide nos mots.
Le rendez-vous est donné le samedi 29 janvier pour retrouver avec plaisir tous les jouets animés, doudous oubliés, petits insomniaques, barbes surprises, brocantes, voyantes et autres magasins extraordinaires qui prennent vie à l’Institut cette année !
Fynn Millot
1 Référence à Comme un roman, de Daniel Pennac (1992)