
Autrice : Anne-Marie Desplat-Duc
Illustratrice : Mathilde George
Éditeur : Scrinéo
Parution : février 2021
114 pages -A partir de 8 ans
4ème de couverture :
Depuis que Théo a été choisi par les petits animaux de son jardin pour les défendre, il n’a pas le temps de s’ennuyer ! Parce qu’être un super-héros de la nature donne des responsabilités !
Aujourd’hui, ce sont les animaux marins qui lui demandent de l’aide. Car les plages, les mers et les océans débordent de déchets… Il est temps pour Théo de s’attaquer à la pollution marine !
Mais comment s’y prendre ? Avec l’aide de Maëlle et de ses amis, il décide de tenter l’aventure.
Voici le troisième volume de cette série de petits romans sur l’écologie « Théo Super-Héros de la Nature ». Après avoir pris conscience de la richesse du monde des insectes dans SOS Insectes et découvert l’élevage intensif aviaire et ses travers dans Sauvons les poules, le jeune Théo est confronté à la pollution du littoral de son lieu d’habitation, la Bretagne. Comme dans les précédents tomes qui sont résumés dans le chapitre introductif, c’est par une touche de merveilleux qu’il rapetisse au contact de son amie coccinelle et rentre en communication avec les animaux marins qui l’informent des dangers de la pollution marine pour la planète. Théo, accompagné de son père marin pêcheur et toute sa famille, son amie Maëlle, sa maîtresse Mlle Caravelle et sa classe, va alors prendre conscience de l’impact négatif des humains sur leur environnement et essayer de trouver des solutions à son échelle pour gérer le problème des déchets, particulièrement celui du plastique. Entre phase d’enthousiasme et phase de découragement, les actions collectives prennent doucement forme, saluées par le Maire du village qui se laisse embarquer dans cette transition écologique amorcée.
Avec sa longue expérience d’écrivaine de littérature de jeunesse, Anne-Marie Desplat-Duc livre un nouveau récit attrayant et très pédagogique, adapté aux jeunes lecteur.rice.s débutant.e.s qui apprécieront les courts chapitres, la mise en page aérée, les mots en caractères spéciaux qui attirent l’œil du lecteur et l’accompagnent de manière divertissante dans sa lecture, mais surtout le rythme et la vivacité du texte qui, par sa proximité avec la vie des enfants de notre temps, entraîne dans l’aventure avec allant.
Avec une narration à la première personne, des dialogues enlevés et souvent pleins d’humour, le recours au merveilleux qui, par cette transformation lilliputienne du héros, offre une perception du monde sous un angle inhabituel, tout y est pour séduire le jeune lecteur et, on l’espère, la jeune lectrice. C’est en effet un garçon qui endosse le rôle de héros dans cette série favorisant peut-être l’identification des lecteurs garçons. Mais les différents personnages secondaires du récit, féminins ou masculins, sont suffisamment nombreux pour que chacun y trouve son compte.
Les illustrations qui jalonnent le récit sont aussi un atout du livre. Le style adopté par Mathilde George pour cet ouvrage est, à l’image du texte, contemporain, vivant et amusant. La place des dessins dans la composition des pages est variée et la taille suffisamment grande pour qu’on puisse apprécier les petits détails. Pour en découvrir plus sur le travail de cette illustratrice, cliquez ici.
Quant aux messages écologiques véhiculés dans ce roman, ils sont à l’image de caractéristiques retrouvées de plus en plus couramment, depuis quelques années, dans ce qu’on appelle maintenant l’écolittérature de jeunesse. Un repérage explicite par le titre évocateur et de couleur verte annonçant la thématique écologique facilite le choix du lecteur mais aussi celui du prescripteur. Le terme « super-héros » positionne l’enfant comme sauveur de la planète, qui porte la responsabilité de son avenir, qui se retrouve témoin critique des manquements des adultes face à l’environnement et qui engendre le changement : c’est la mission que semble s’être donné le personnage de Théo. L’animal en péril est un motif souvent utilisé pour soutenir les messages écologiques, comme le dauphin dans l’aventure de notre super-héros. Montrer l’urgence écologique autant que former des écocitoyens de manière distrayante sont deux enjeux qui apparaissent explicitement dans ce roman, enjeux que l’on retrouve fréquemment dans les productions actuelles. Anne-Marie Desplat-Duc en offre un autre magnifique exemple avec l’album Maryam et Maroussia, héroïnes féminines de l’écologie, dont vous trouverez la notice critique de l’IICP ici.
C’est donc un roman d’aventure pour enfant dont le niveau de lecture convient parfaitement à la tranche d’âge visée, autant distrayant qu’instructif et dont le propos écologique est très explicite, trop peut-être…
Bénédicte Charlier – mars 2021
Mots clés : écologie – pollution – océan – aventure – animaux – amitié