
Auteur : Laura Nsafou
Illustratrice : Amélie-Anne Calmo
Editions : Lunii
Parution : octobre 2020
Album – dès 4 ans
Résumé de l’éditeur :
« On raconte que là-bas, entre le désert du Mali et le fleuve de la Mauritanie il y a une chanson que seule connaît l’Afrique ; un chant que l’on entend chaque jour, si le vent ne souffle pas trop fort.Tel est le chant des Lumineuses, un groupe de femmes puissantes dotées de pouvoirs magiques et vêtues de longues tuniques dorées. On raconte qu’au fil de leurs voyages, elles apportent de l’aide à celui ou celle qui le demande. »
Fadya et le chant de la Rivière est le premier album illustré des éditions Lunii, il relate une aventure tirée de l’album audio Les Lumineuses, qui rassemble 12 histoires racontées par plusieurs voix.
Dans cet épisode, Fadya, une enfant de Lumineuse, tente de prouver sa valeur et d’acquérir la fameuse tunique d’or portée par toutes les femmes de ce groupe. Pour cela, elle doit accomplir une mission en aidant quelqu’un à résoudre un problème. Fadya s’aventure donc de bonne heure sur les routes pour provoquer sa chance…
Ce récit résonne comme un petit conte et s’inscrit dans le projet de Laura Nsafou, qui veut partager un ensemble de croyances et de légendes liées à sa culture africaine. Le texte s’adresse directement au lecteur en le tutoyant et en lui posant des questions qui l’implique dans le récit. Il convoque les sens tels que l’ouïe et la vue : il s’en dégage une certaine musique, l’idée d’un chant lié à l’oralité, ce qu’on comprend d’autant mieux que l’autrice révèle aimer écrire en musique (chant traditionnels sénégalais et bruit de vent et de désert).
Les illustrations ont ce côté magique et ensorcelant qu’on retrouve dans l’histoire : elles sont toutes en courbes, en ondulations, en rondeurs. Elles sont pleines de couleurs qui se mélangent, ce qui apporte du dynamisme et une grande énergie. Elles font aussi voyager le lecteur à travers des paysages figuratifs d’Afrique en compagnie de femmes nomades et libres. Les femmes sont ici mises en valeur : ce sont les personnages principaux, elles semblent s’organiser entre elles. Elles sont représentées comme des magiciennes, avec leur longues tuniques, des personnages qui n’appartiennent pas au commun des mortels, des entités sacrées, entourées d’un halo doré, qui ont du pouvoir. Ces femmes prônent des valeurs de solidarité et de féminisme, elles sont fortes et on vient les solliciter.
Fadya est un enfant noire intelligente et dégourdie, comme on en voit trop peu en littérature de jeunesse, elle est représentative d’une culture et répond à un objectif cher à l’autrice : proposer une littérature de jeunesse universelle et du partage.
Sarah KAOU
Thèmes explorés : Afrique, femmes, magie, traditions, contes, légendes, représentations.
Quelques extraits de l’album audio à écouter ici.
Une interview disponible sur le blog de l’éditeur.
Laura Nsafou a publié ses deux premiers albums aux éditions Cambourakis : Comme un million de papillons noirs et Le chemin de Jada. Son blog à explorer : Mrs Roots.
Une réflexion sur “Fadya et le chant de la Rivière”