Résumé de l’éditeur :

Camille a sept ans et se trouve grosse. Le jour de la photo de classe, elle se compare à ses camarades, et cela lui apparaît encore plus : elle n’est pas normale. Ni aussi mince qu’Alice, ni aussi légère que Morgane. La maîtresse remarque son complexe et, pour l’aider, entame un échange avec la classe : c’est quoi, finalement, être normal ? Pourquoi cherchons-nous tous à l’être ?

Isabelle Rossignol est une autrice de textes pour les adultes, les adolescents et les enfants n’hésitant pas à traiter de sujets forts. Elle a déjà écrit un roman dans la collection Livres et égaux des Éditions Talents hauts : La guerre des jupes, 2019.

Benjamin Strickler, diplômé de l’École supérieur des Arts Saint-Luc de Bruxelles, est un illustrateur pour la presse jeunesse mais est aussi un coloriste de bande dessinée.

Mon cœur gros est un album essentiel pour les enfants, afin qu’ils puissent comprendre la notion de complexe. L’objectif est surtout qu’ils puissent accepter leurs différences et apprendre à avoir confiance en eux.

Ce roman fait partie de la collection engagée Livres et égaux des éditions Talents hauts composée de romans illustrés « qui tordent le cou aux clichés ». Dans cette collection, nous avons déjà découvert Mélie, qui dénonce le harcèlement scolaire et l’exclusion, une notice est disponible sur le site internet de l’IICP : https://institutperrault.fr/2022/11/23/melie/

Mon cœur gros est tout aussi intéressant. Il s’agit de l’histoire de Camille, une petite fille de 7 ans qui se trouve trop grosse. Elle est amoureuse d’un garçon, mais elle est persuadée que s’il ne l’aime pas en retour, c’est à cause de son physique : elle ne mérite pas qu’on l’aime puisqu’elle est trop grosse.

Camille se dévalorise beaucoup tout au long du récit. Elle répète de nombreuses fois qu’elle est grosse, puis elle va même jusqu’à se traiter de « vache ». Voir une enfant se dévaloriser à ce point fend le cœur, mais c’est pourtant très répandu ! De nombreux enfants se sentent très mal dans leur corps, mais ils n’en parlent pas et sont très durs envers eux-mêmes. Grâce à Camille, les jeunes lecteurs découvrent ce qu’est un complexe. Elle en explique le principe ainsi que la façon dont cela gâche ses journées et ses activités.

L’histoire peut concerner n’importe quel enfant touché par un complexe. Cette universalité permet de penser que l’identification à Camille peut aider de nombreux enfants à s’accepter tels qu’ils sont et à se rendre compte que les complexes peuvent toucher tout le monde.

La maîtresse de Camille  a un rôle très intéressant et important dans ce roman. Elle agit pour que Camille se rende compte que ce n’est pas anormal d’avoir un complexe et qu’il faut plutôt apprendre à vivre avec lui et, pourquoi pas, commencer à s’aimer. Puisque personne n’est parfait, le plus important est d’apprendre à aimer nos différences et surtout ne pas s’isoler.

Ce roman est parfait pour les 6 ans et plus, à l’âge où l’on commence à s’apercevoir que notre corps possède ses particularités et où l’on commence à se moquer des différences. L’histoire de Camille permet d’ouvrir les esprits des enfants afin qu’ils se rendent compte qu’ils sont tous différents mais que cela ne les rend pas anormaux.

Mathilde Badoux.