Le Club des inadapté·e·s

Autrice et illustratrice : Cati Baur, d’après le roman de Martin Page 

Parution : 15 septembre 2021

Bande-dessinée – 96 pages – à partir de 11 ans

Editions Rue de Sèvres 

Résumé de l’éditeur :

Martin, Edwige, Erwan et Fred savaient que ça finirait par arriver un jour… et c’est le plus gentil d’entre eux qui s’est fait tabasser, sans que l’on sache par qui ni pourquoi. Cette injustice les a tous blessés et leur colère débordante les a poussés à agir, à leur manière… forcément particulière. Cati Baur scrute le petit monde de Martin Page avec son œil de lynx, son humour et la tendresse de son dessin.
Un album à conseiller à ceux qui trouvent que la vie est nulle, que grandir, ça craint, mais qui croient aux supers pouvoirs de la solidarité et de l’amitié.

Cette bande-dessinée reprend le scénario original de Martin Page et permet aux personnages de prendre vie sous nos yeux au travers d’un coup de crayon coloré. 

« Crois-moi, si tu étais parfaitement ordinaire tu ne ferais pas parti du club des inadapté.e.s ! » page 14

C’est l’histoire d’une bande de copains qui ont comme point commun d’être différents aux yeux de leurs camarades de collège. Ils sont loin de répondre aux critères de popularité mais sont au moins toujours présents les uns pour les autres. Ils se réunissent régulièrement dans leur cabane où ils peuvent être eux-mêmes et passer du bon temps entre amis. Et puis survient le drame : Erwan est agressé dans la rue. C’est la goutte de trop, la malchance et la souffrance ne semblent frapper que certaines personnes et épargner les plus privilégiés. Erwan en vient à souhaiter plus d’égalité dans la répartition des malheurs, et pour cela il se trouve qu’il a une idée..

Derrière leur attitude désinvolte et enthousiaste, ces quatre adolescents cachent un quotidien et parfois des situations familiales dont le poids peut être lourd à porter à leur âge. Dès les premières pages il est fait mention de famille monoparentale liée à un décès, de la dépression d’un père qui ne s’implique plus dans la vie de son fils, et plus tard dans le récit, d’un licenciement qui entraîne une précarité familiale. De même, l’alcoolisme est mentionné et le harcèlement scolaire tient une place prédominante dans le récit. Ce sont des thèmes qui entraînent une réflexion nourrie de la part des quatre adolescents et un certain sentiment d’injustice. 

« Ces coups reçus, comme un rappel à l’ordre pour nous intimer de cesser d’être différents, ont eu l’effet inverse. Nous avons encore moins envie de faire des efforts pour se mêler aux autres. » page 32 

Le langage et vocabulaire typique de cette tranche d’âge est respecté. Ce portrait de collégiens atypiques, en marge, est touchant et il est facile de s’identifier à eux.

L’esprit de révolte et d’inventivité, mais surtout l’entraide et la maturité dont savent faire preuve les adolescents sont célébrés au travers de cette histoire d’amitié. A ces beaux messages véhiculés, s’ajoutent les mentions et l’intervention d’une psychologue que l’un des personnages voit régulièrement. L’importance de la santé mentale est mise en valeur et cela contribue à normaliser auprès des jeunes les visites auprès d’un professionnel. 

«  Il y a parfois des satisfactions dans la vie. Elles sont encore plus grandes quand on en est à l’origine. Tout n’est pas perdu. » page 91

Une bande-dessinée qui traite de sujets importants et met la lumière sur la capacité de résilience des adolescents. 

Jade Leroy

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